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L'apôtre Saint Jacques
Jacques était le fils de Zébédée et de Marie Salomé. Frère de Saint Jean L'Evangéliste, il fut l'un des premiers à répondre à l'appel du Christ. Lorsque celui-ci demanda aux apôtres de répandre la « bonne parole » à travers toutes les nations, Jacques se serait vu la lourde tâche de convertir les peuplades celtibères (la future Espagne). Mission impossible si l'on en croit la tradition qui rapporte qu'il ne fit que neuf, voir deux disciples, en tout et pour tout ! Jacques retourne alors en Palestine et obtient de nombreuses conversions dont l'une des plus célèbres n'est autre que celle du magicien Hermogène. Furieux du succès grandissant des prédications de l'apôtre, les Juifs, avec à leur tête le scribe Josias, le firent arrêter et conduire, la corde au cou, auprès du roi Hérode Agrippa 1er. Aussitôt, le roi des Juifs condamne à mort le valeureux apôtre. Sur le chemin du martyre, Jacques guérit un paralytique qui implorait son pardon. A la vue de ce miracle, Josias, qui tenait la corde le liant au saint, se jette à ses pieds et lui demande de le baptiser ; ce que l'apôtre réalise de bonne grâce, et les deux hommes furent ensuite décapités. Cela se passait en l'an 42 ou 44 après Jésus Christ. Le corps de Saint Jacques fut jeté au-delà des murs de Jérusalem et livré en pâture aux chiens et aux rapaces. Mais les compagnons de l'apôtre veillaient : recueillant sa dépouille, ils la déposèrent dans une barque. Voguant au gré des flots et des courants, guidée par un ange ou la main de Dieu (selon les versions de la légende), la barque traverse la Méditerranée, passe le détroit de Gibraltar et, sept jours plus tard, s'échoue sur les côtes de Galice, près du port d'Iria. Ce dernier se développa par la suite, jusqu'en 70 après Jésus Christ, il prit le nom de l'empereur Titus Flavius Vespasanius et devint « Iria Flavia »
La découverte du tombeau de Saint Jacques.
Les premiers récits relatant la découverte du tombeau de l'apôtre datent de 1077 : ils sont contenu dans la « Concordia De Antealtares » texte d'un accord signé entre l'évêque de Compostelle, Diego Pelaez et les moines du premier monastère. Il nous rapportent, en un récit empreint du merveilleux propre au Moyen Âge, l'aventure extraordinaire de l'ermite Pelagius (ou Pelayo) et de l'évêque Théodomir. En ce temps là, à l'aube du 9ème siècle, un ermite du nom de Pelagius vivait auprès d'une église de San Felix de Lovio, non loin de la ville d'Iria Flavia, où siégeait l'évêque Théodomir. Vers 810-813, Pélagius est le témoin de phénomènes surnaturels et reçoit, en songe, la révélation du lieu du tombeau de Saint Jacques. Après s'être confié à l'évêque Théodomir, les deux hommes partent à sa recherche, guidés par une étoile mystérieuse brillant au dessus de celui-ci. Le champ où se trouve le tombeau prend le nom de «campus stellae » (champ de l'étoile), qui deviendra ensuite « Compostelle ».
Pélagius et Théodomir découvrent une tombe où reposent trois sarcophages. Pour Théodomir, pas de doute, il s'agit des sépultures de l'apôtre Jacques et de ses deux compagnons Athenase et Théodore, dont on avait perdu la trace depuis plusieurs siècles. La nouvelle fait grand bruit au royaume des Asturies et de Galice. Le roi Alphonse II (789-842) fait édifier aussitôt une église sur ce « campus stellae ». La dévotion prend vite de l'ampleur et les foules se déplacent en pèlerinage pour rendre hommage à l'apôtre du Christ. Localisée dans un premier temps à la Galice, la renommée du sanctuaire de Compostelle gagne à peu près toute la chrétienté. « Santiago de Compostela »connaît un tel succès dans la seconde moitié du 9ème siècle, qu'il faut édifier une nouvelle église, consacrée en l'an 899. Reconnaissance suprême : vers l'an 900, le siège épiscopal est transféré d'Iria Flavia à Compostelle.
(Extrait de « Sur les chemins de Compostelle » de Patrick HUCHET et Yvon BOËLLE aux Editions Ouest-France, à lire absolument si l'aventure de Compostelle vous intéresse.)
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